FCPE Jules Ferry à Ermont

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DÉCLARATION DE LA FCPE AU CDEN DU 17 FÉVRIER 2012

mercredi 29 février 2012, par FCPE Ermont Jules Ferry

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Monsieur l’Inspecteur d’Académie,

Vous avez aujourd’hui à nous annoncer des nouvelles particulièrement mauvaises pour l’école publique mais bien sûr vous y êtes contraint.

• Ces nouvelles ne sont pas de simples mesures d’ajustement. • Ce ne sont pas de banales mesures de rationalisation de moyens. • Ce ne sont pas plus des mesures d’optimisation des moyens déjà mis en place pas plus que d’ambiguës mesures de redéploiement des ressources humaines.

Dans le Val d’Oise comme dans toute la France, nous voyons : • les mesures annoncées de fermetures de classe, • les parcimonieuses ouvertures, • les lamentables fusions d’écoles aujourd’hui en ZEP, • les baisses des DHG • les suppressions de poste, • la disparition des RASED, • la suppression intégrale de la scolarisation des moins de trois ans y compris là où tout le monde en vantait la nécessité, etc.

Toutes ces mesures ne font que s’ajouter à la suppression de la formation pédagogique des enseignants dont même la Cour des comptes vient d’indiquer le fiasco, et au non remplacement des enseignants absents.

Non Monsieur l’Inspecteur d’Académie, toutes ces mesures montrent bien que pour l’Education Nationale, pour le Gouvernement qui dirige encore le pays, la santé de la finance passe bien avant la santé scolaire.

Les mesures que vous avez décidées de mettre en œuvre en accord avec vos supérieurs auront de lourdes conséquences sur l’avenir de nos enfants et de tous ces êtres humains qui composent la communauté éducative. Car c’est avant tout contre ces individus qui représentent l’avenir de notre pays que ces mesures sont prises. Aujourd’hui nos écoles souffrent, nos enseignants souffrent, nos enfants souffrent. Et ces souffrances ne sont nullement prises en considération par toutes les mesures que vous allez nous annoncer ; bien au contraire vous allez par vos décisions contribuer à les aggraver.

C’est pourquoi par souci de transparence, nous exigeons que le CDEN soit destinataire d’un audit sur l’état de santé des enseignants et de nos enfants car nous en voyons de plus en plus malades, dépressifs, démotivés, isolés, et cela n’est évidemment pas sans conséquences sur nos enfants. Évidemment, cet audit est une gageure à l’heure de feu la médecine scolaire mais nous y tenons. Car l’une des conséquences c’est notamment le nombre d’absences non remplacées qui rendent bien dérisoires les DHG que vous allez imposer dans le secondaire.

C’est aussi pourquoi aujourd’hui nous réclamons que le CDEN soit destinataire d’un audit exhaustif sur le nombre de cours non assurés aux élèves depuis la rentrée de septembre. Ces chiffres-là, Monsieur l’Inspecteur, vous les avez. Comme chacun le sait, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, l’école est obligatoire et à ce titre votre administration doit à nos enfants les enseignements qui leurs sont dus.

Oui nous vous demandons de rendre public le nombre d’heures qui n’ont pas été enseignées depuis cette rentrée 2011. Nous souhaitons aussi savoir si les 20 vacataires qui ont été recrutés par vos services pour assurer les remplacements l’ont été sur un bassin d’éducation ou sur tout le département !

Et pour ceux qui continuent encore d’y croire, les enseignants qui jour après jour tentent d’apporter leurs connaissances, leur savoir, leur savoir faire, les élèves qui malgré les conditions de plus en plus mauvaises s’accrochent. Nous vous demandons de revoir les mesures prévues en ayant le courage de mettre en œuvre les mesures demandées par nombre de spécialistes.

Ainsi comme le demandait le rapport de la Cour des Comptes 2010, nous aimerions savoir :

 Quelle est l’allocation fortement différenciée que vous allez apporter aux établissements les plus en difficulté pour répondre aux besoins des élèves ? Quel est son montant ?

 Quelle est votre évaluation des politiques et actions éducatives mises en œuvre sous votre autorité et celle de Monsieur le Préfet dans ce département afin de déterminer quels dispositifs doivent être maintenus, modifiés ou supprimés.  Comment allez-vous accroître la part des financements allouée à l’école primaire, en privilégiant le traitement de la difficulté scolaire ?

 Quelles informations pouvez-vous nous livrer sur les coûts détaillés des politiques éducatives et le montant précis des financements alloués aux établissements d’enseignement du Val d’Oise afin d’opérer les arbitrages nécessaires ?

 Comment vous vous proposez d’adapter l’organisation scolaire aux besoins des élèves et non aux économies qui vous sont demandées d’en haut ?

 Evaluer dans les délais les plus brefs, après avoir diffusé les outils méthodologiques nécessaires, les besoins d’accompagnement personnalisé des élèves. Et ainsi définir le contenu des accompagnements obligatoires qui doivent être assurés dans le cadre du temps scolaire par les enseignants, et sur quels critères explicites, vous avez déterminé les moyens qui doivent être affectés dans chaque établissement d’enseignement à l’accompagnement personnalisé.  Compte tenu de la baisse des taux de redoublement, que vous avez impulsé depuis plusieurs années quelle a été l’affectation des moyens ainsi économisés dans les établissements du Val d’Oise ?  Comment avez vous défini pour le service des enseignants du second degré le cadre règlementaire conforme à la diversité de leurs missions prévues par la loi, qui comprennent l’enseignement disciplinaire, la coordination des équipes pédagogiques, et l’accompagnement personnalisé ?

 Qu’en est-il ainsi de la définition des modalités pratiques de répartition de ces différentes missions dans le cadre d’un accord annuel arrêté entre les enseignants et les responsables des établissements d’enseignement ?

 Qu’est-il prévu et mis en œuvre pour la formation des enseignants à l’accompagnement personnalisé des élèves, tant dans le cadre de la formation initiale que de la formation continue ?

 Pouvez-vous nous donner les budgets alloués aux établissements privés, le nombre de postes et celui des postes supprimés… et ce que représente l’enseignement privé sur le département ?

 Qu’en est-il de l’effort exceptionnel en faveur des établissements confrontés à la plus grande difficulté scolaire qu’il était demandé d’engager ?

 Et bien sûr vous ne manquerez pas de nous dire en quoi la participation des parents à la vie des établissements a été facilitée lorsque les conseils de classe, les Conseils de discipline, let autres instances se tiennent sans prendre en compte nos obligations professionnelles ? Comment vous facilitez les temps de rencontre entre parents et enseignants ?

Vous nous permettrez sur ce point de vous dire, Monsieur le Directeur académique des services départementaux de l’Education nationale, qu’en organisant à des heures incompatibles avec les professions des parents les rares CDEN qui se réunissent encore, vous donnez là un signe particulièrement exemplaire aux chefs d’établissements sous votre responsabilité.

Nous souhaiterions que vous y réfléchissiez.

Vous le constaterez, il y a un monde entre ces préconisations qui n’ont pour tant rien de révolutionnaires et les mesures que vous nous annoncez aujourd’hui ; distance qui est équivalente au fossé qui se creuse chaque jour un peu plus entre l’obédience à la finance et l’investissement dans l’être humain que représente l’école et l’avenir de notre pays.

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