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LA LETTRE DU MINISTRE AUX PERSONNELS DE L’ÉDUCATION NATIONALE

mardi 26 juin 2012, par FCPE Ermont Jules Ferry

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Le Bulletin officiel de l’éducation nationale n°26 du 26 juin 2012 a oublié d’avoir l’air administratif. Le ministre Vincent Peillon et sa ministre déléguée George Pau-Langevin ont choisi ce cadre très officiel pour adresser une "Lettre à tous les personnels de l’éducation nationale". Une version 2012 de la "Lettre aux éducateurs" adressée par Nicolas Sarkozy à la communauté éducative en septembre 2007.

Le Bulletin officiel de l’éducation nationale n°26 du 26 juin 2012 a oublié d’avoir l’air administratif. Le ministre Vincent Peillon et sa ministre déléguée George Pau-Langevin ont choisi ce cadre très officiel pour adresser une "Lettre à tous les personnels de l’éducation nationale". Une version 2012 de la "Lettre aux éducateurs" adressée par Nicolas Sarkozy à la communauté éducative en septembre 2007.

Lire la Lettre aux personnels de l’éducation nationale (pdf).

Mais ce n’est que la première partie de ce bulletin officiel dont ils ont fait un texte à trois visées. C’est d’abord un "je-vous-ai-compris-et-je-m’engage-à-vos-côtés" que signent les deux ministres, qui n’en oublient pour autant, ni de cadrer les priorités de l’année scolaire de septembre, ni de tacler le bilan Sarkozy. • La lettre. Le ministre Vincent Peillon aime les lettres. Est-ce là une déformation du littéraire qu’il est ? Difficile à dire, mais il en est déjà à sa deuxième en un mois. La première avait une envergure moindre mais a marqué les esprits. Arrivé Rue de Grenelle le jour de l’Ascension, il a fait un mot aux personnels administratifs qui étaient à leur poste ce jour-là. Pratique peu courante dans ce temple de l’école, qui a agréablement surpris. Là, c’est à tous les enseignants qu’il s’adresse. Avec George Pau-Langevin, il écrit des mots qui veulent "renouer la confiance qui a tant fait défaut ces dernières années". Ancien enseignant, Vincent Peillon joue l’empathie et reconnaît, dès la seconde phrase de son message, la difficulté quotidienne qui est celle des enseignants. "Nous connaissons les difficultés auxquelles vous êtes confrontés au quotidien et le poids de vos responsabilités. Mais nous savons aussi la force de votre dévouement, la passion et la vocation qui vous animent pour instruire, éduquer, servir une certaine idée de la France, de la République et de l’Humanité. Ensemble, nous avons rendez-vous avec notre pays : parce que son histoire n’est pas n’importe laquelle, ses attentes sont grandes à l’égard de son école." Un message qui peut difficilement déplaire. • Les priorités de la rentrée. La partie "rentrée" de la circulaire, tient en 18 points. D’un point de vue politique, les priorités sont maintenant connues, mais ce texte en est la version administrative. Il y est rappelé que l’école primaire "est notre première priorité". Que cette priorité passera par "une importance particulière sur l’accueil des enfants les plus jeunes, en considérant que les moins de 3 ans doivent pouvoir être scolarisés". S’y ajoute le fait que les enseignants débutants ne devront plus être mis dans les classes de CP. Le collège dont le caractère "unique" est bien rappelé là encore, "fera l’objet d’un travail de réflexion dans le cadre de la concertation". Le socle commun de connaissances et de compétences qui en constitue la charpente, va être revu "dans sa conception et ses composantes". Tout comme le livret personnel de compétences, qualifié d’ "inutilement complexe". Le lycée, lui, est un sujet plus délicat pour le ministre puisqu’il vient d’être modifié par Luc Chatel. La circulaire rappelle pourtant la nécessité de rapprocher et de mixer les publics des établissements, généraux, technologiques et professionnels ; mais aussi de mettre en place des réseaux de lycées, afin d’en finir avec la concurrence entre établissements. Oubliée depuis des années, la recherche en éducation est replacée dans ce Bulletin officiel comme un vecteur d’avancées. Mais comme le ministre veut ménager les susceptibilités et s’adresser à tous les courants, il n’oublie pas non plus son paragraphe sur l’autorité. • Bilan Chatel. Tout en subtilité, le texte attaque le bilan du quinquennat précédent. Toutes les "innovations" de l’ère Sarkozy ont du souci à se faire, même si nombre d’entre elles seront évaluées avant d’évoluer. Globalement, la politique de recrutement par les chefs d’établissement mise en place dans le cadre des établissements Eclair "a vocation à être repensée, les règles fixées pour la prochaine rentrée étant maintenues de façon à éviter toute désorganisation". Les ERS, ces établissements de réinsertion scolaire, eux, ont l’épée de Damoclès un peu plus près de leur toit. "Le fonctionnement actuel ne répond pas aux objectifs qui leur avaient été assignés. Nous nous prononcerons prochainement sur leur devenir", précise la circulaire. Et les internats d’excellence ? L’innovation coûteuse risque fort de se fondre dans le paysage. Le texte de rentrée précise en effet que "tous les internats, dans leur diversité, doivent proposer l’excellence aux élèves accueillis pour contribuer à l’égalité des chances et à la réussite de tous". L’idée étant d’améliorer les projets éducatifs de tous les internats et non plus de jouer la carte de la vitrine. En quelques pages, la philosophie de l’école de demain se dessine. Bien sûr, la concertation estivale va apporter son lot de décisions pour les rentrées à venir. Mais on perçoit déjà là le cadre dans lequel les discussions de juillet vont avoir lieu.

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